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Moutons et Brebis : Guide pour Investir dans l’Élevage Ovins

Cet article explore l’élevage ovin, autrefois marginal, et désormais en pleine expansion face à la demande croissante pour des produits locaux. Moutons, chèvres et boucs occupent désormais une place centrale dans la gastronomie française. Une filière en évolution, offrant de nouvelles opportunités pour les éleveurs et les investisseurs.
À la croisée des chemins entre tradition et modernité, l'élevage ovin répond aux exigences d’un marché de plus en plus soucieux des enjeux environnementaux et de la qualité des produits.

En résumé :

  • L’élevage ovin, un secteur clé de l’agriculture durable : la filière ovine joue un rôle crucial dans l’économie rurale, la protection de la biodiversité et la gestion des paysages.
  • Nicolas, un éleveur soutenu par Hectarea, explique pourquoi l’acquisition de terres agricoles est essentielle pour développer une exploitation d’ovins respectueuse des critères environnementaux.
  • Les avantages environnementaux : grâce au pâturage extensif, le cheptel participe à la régénération des sols et à la préservation de la biodiversité, tout en réduisant l'usage des produits chimiques.
  • Une filière en pleine évolution : l’élevage ovin connaît un regain d'intérêt grâce à une demande croissante pour des produits locaux, durables et de qualité. La viande et les fromages de brebis et de chèvre connaissent une popularité grandissante.

I. Comprendre l’Élevage Ovin : Un Pilier de l’Agriculture Durable en France

A. L’élevage de moutons et de brebis en France : un pilier agricole essentiel

La filière ovine revêt une grande importance pour l'économie rurale française. Elle produit de la viande d'agneau, du lait de brebis et des fromages. Cette filière crée des emplois dans les régions rurales, montagneuses et isolées. Au-delà de son rôle économique, l'élevage ovin contribue à entretenir les paysages et à protéger la biodiversité. Il est essentiel que les fermes se modernisent et attirent de jeunes agriculteurs, tout en répondant à la demande croissante de produits de qualité. Les élevages ovins et caprins sont souvent réunis afin de diversifier les revenus et les produits.

En France, 34 500 exploitations comptent des ovins, chaque région a ses spécialités, comme les agneaux de qualité dans le Massif Central ou le lait de brebis pour des fromages renommés en Bretagne. Ces régions profitent aussi d'un marché local dynamique grâce au tourisme et à la proximité des grandes villes. Les éleveurs adaptent leurs méthodes, selon les informations locales sur les pâturages et l'eau. Ils utilisent parfois des techniques spécifiques comme le pâturage extensif. Cette diversité renforce la filière ovine française.

Source : inn-ovin.fr

En France, les systèmes d’élevage ovin sont principalement concentrés au sud de la Loire, avec une forte présence du cheptel viande dans toutes les régions. Le système ovin lait, quant à lui, se limite principalement à trois régions : l’Occitanie (notamment l’Aveyron), la Nouvelle-Aquitaine (Pays Basque), et la Corse, où 90 % des brebis sont laitières. Cette région produit 90 % de son lait sous forme de fromages AOP, comme le Roquefort, l’Ossau-Iraty et les fromages corses, faits à partir de races spécifiques comme la Lacaune, la Manech et la Corse.

L'augmentation de la demande pour les fromages affinés et les produits ultra-frais stimule la production, incitant la filière à investir dans l'expansion des volumes de production pour répondre à cette croissance.

La filière ovine attire différents types d'éleveurs, des jeunes aux plus expérimentés. Les exploitations familiales jouent un rôle clé en valorisant le travail local et les traditions. Les jeunes agriculteurs, soutenus par des subventions, investissent dans des projets innovants pour répondre à la demande de produits de qualité et plus respectueux de l’environnement. Cet investissement leur permet de moderniser leur ferme en adoptant des techniques plus efficaces. De leur côté, les éleveurs plus expérimentés s’appuient sur des années d’investissements personnels et professionnels pour transmettre, tant qu'ils le peuvent et parfois difficilement, leur savoir-faire.

B. Rencontre avec Nicolas, un éleveur passionné 

Crédit photo: Amaury Cibot

Comment êtes-vous venu à l’élevage ovin ? Quels ont été les moments clés de votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?

J'ai toujours fait de l'élevage ovin, j'ai toujours eu des brebis. J'étais associé à un tiers pendant presque 15 ans, puis il y a eu une séparation il y a environ 5-6 ans. Je suis reparti en gardant une cinquantaine de mes brebis et j'ai commencé le maraîchage en 2020, après être sorti du Groupement agricole d'exploitation en commun (GAEC), pour créer une société agricole. Mon installation a débuté en 2007. Après la sortie du GAEC en 2020, j'ai créé l'exploitation en mettant en activité l'élevage ovin et le maraîchage, avec une vente directe de fruits et légumes et une partie traiteur. Ce printemps, je me suis agrandi, passant de 18 à 64 hectares, et nous avons mis en place un atelier bovin (se dit d’un troupeau). Aujourd'hui, nous avons 20 vaches. J'ai également augmenté mon cheptel ovin, passant de 56 à 300 brebis. J'ai arrêté le maraîchage et la vente directe il y a deux mois. J'ai arrêté la vente directe car la gestion de la quantité de travail était trop compliquée. Cela devenait ingérable humainement, donc j'ai priorisé l'élevage.

Pour en savoir plus sur la vente directe, vous pouvez lire notre article dédié : Soutien agriculteur : Pourquoi miser sur la vente directe ?

Quels sont les défis les plus importants que vous avez rencontrés dans la gestion de votre cheptel au quotidien ?

Les gros défis ont été l'augmentation du troupeau, notamment le financement. C’était chaotique, et il a été difficile de trouver les animaux. Les banques sont réticentes et il faut vraiment insister pour obtenir un financement. La banque a mis beaucoup de temps à valider. Quand j'avais les bêtes, je n'avais pas les fonds, et quand j'ai eu les fonds, les animaux n'étaient plus disponibles. Il y a une grosse demande de brebis, et tous les animaux ne sont pas disponibles pour la reproduction. Il faut être hyperactif. J'ai commencé en avril, et nous sommes en décembre… J’ai enfin trouvé mon bonheur cette semaine !
Ça m’a demandé une très grosse dépense d’énergie. Le compromis des banques était : soit on vous finance le foncier, soit l’élevage. Et on ne peut pas financer le terrain si on n’a pas l’élevage. C’est là qu’intervient Hectarea !

Pourquoi le bien-être animal est-il si important pour la réussite de votre exploitation ? Comment l’intégrez-vous concrètement dans votre travail ?

Le bien-être animal va directement jouer sur les résultats et les produits finis. Tout simplement, plus les bêtes sont bien, plus elles seront meilleures pour la vente. Pour le mettre en place, j’ai fait construire des bâtiments d’élevage adaptés. Chaque bête a un suivi vétérinaire, et tout ce qui est technique pour la certification des labels qui nous suivent est mis en œuvre. J’ai également un suivi d’élevage avec la Chambre d’agriculture. Chaque technicien m’aide dans le suivi du cheptel. Les brebis sont nourries au pâturage pendant toute la période estivale. Ensuite, pour la période d'agnelage, elles rentrent en bergerie, et mangent du foin ainsi que des céréales.
Les agneaux sont engraissés* en bergerie et sont nourris avec des aliments certifiés par les labels.

*engraisser signifie les nourrir correctement pour assurer leur bon développement.

Votre exploitation a bien évolué ces dernières années, pouvez-vous nous détailler vos derniers investissements ?

Les derniers investissements : l’achat du cheptel, la construction de la bergerie et des bâtiments de stockage.

Quels sont vos projets à l’avenir pour votre exploitation ? Et comment voyez-vous l’évolution de la filière ovine dans les années à venir ?

D’ici 1 à 2 ans, mon oncle va prendre sa retraite. J’envisage de reprendre l’exploitation pour exploiter une quarantaine d’hectares supplémentaires et être attenants aux parcelles acquises par Hectarea. Pour l’instant, d’après ce que j’entends et ce que j’ai demandé, la filière va continuer à se maintenir. Il y a un grand manque de production à venir. Dans les 5-6 ans, cela devrait se maintenir en l’état et évoluer, car il n’y a pas beaucoup de producteurs et la demande est forte, c’est positif, voire plus que positif !

Quelles sont les bonnes pratiques mises en place pour sur votre exploitation pour répondre aux enjeux de respect de l’environnement ?

Les bonnes pratiques, je les ai déjà. Je suis sur du 100 % prairie, je ne fais pas de culture. Cela me permet de réduire considérablement l'utilisation d'engrais de mécanisation, je n'utilise pas de pesticides. Je dépense très peu de carburant. Je travaille avec zéro désherbant et pesticide. Je ne suis pas en bio, mais j'y étais, donc c’est quasiment pareil. Je n’ai plus le label bio, car c’était très contraignant et très cher. Ils me facturaient une prestation très coûteuse et me prenaient les trois quarts de ce que je touchais en subvention du bio, et les contrôleurs n’étaient pas compréhensifs.
La nouvelle PAC (Politique Agricole Commune) a supprimé l’aide au bio, il fallait payer un organisme sans avoir les aides de l'État.

Mon activité de maraîchage était en Bio. Pour l’élevage, j’adopte les bonnes pratiques mais cela ne permet pas de mieux valoriser les animaux donc je ne perds pas de temps avec la paperasse.

Dans votre région, quel rôle joue l’élevage dans l’aménagement du territoire et l’entretien des prairies ?

L’élevage, c’est l’activité agricole principale de la région. Il n’y a ni culture ni céréales. Si nous ne pratiquions pas l’élevage, il n’y aurait pas de prairie, et c’est un élément indispensable pour la région. Ici, c’est très vallonné, avec des secteurs contenant des tourbières et des cailloux dans les sols. Ce n’est pas du tout adapté à la culture.

II.  Investir dans un projet ovin pour un impact environnemental durable et rentable

A. Les espèces ovines : un atout pour la biodiversité et l’environnement

Les ovins jouent un rôle essentiel dans la gestion des paysages et la préservation de la biodiversité en France. Grâce au pâturage extensif, les moutons (brebis et béliers) participent activement à la régénération des sols, à la prévention de l’érosion et à la promotion de la biodiversité végétale, essentielle aux pollinisateurs et autres espèces locales. Ce système naturel limite également l’usage des intrants chimiques, contribuant à la durabilité de l’agriculture et à la préservation des écosystèmes.

Le bien-être animal constitue également un point central dans cette démarche, avec des conditions spécifiques de mise en place pour garantir la santé du troupeau. L'accès à l’eau, des installations adaptées et un matériel de qualité sont des éléments essentiels pour assurer une gestion optimale des animaux. Ce cadre de bien-être est crucial pour maintenir le bien-être animal sur le long terme et préserver les ressources naturelles.

Crédit photo: Amaury Cibot

Les produits de l'élevage ovin, tels que la viande, le lait et la laine, connaissent une demande forte, dans les circuits courts. Cette demande permet aux éleveurs de diversifier leurs sources de revenus tout en renforçant la stabilité économique des zones rurales. Le soutien à l’investissement dans des pratiques durables se manifeste par l’éligibilité à diverses aides publiques, permettant de financer l’acquisition de matériel ou la mise à jour des infrastructures d’élevage.

B. La production des élevages ovins, brebis, caprins, chèvres et moutons dans notre quotidien

De mythe à réalité : la réhabilitation de la viande ovine

Longtemps marginalisée, la viande ovine regagne en popularité grâce à ses qualités gustatives et nutritionnelles. Son image évolue favorablement en raison de systèmes d'élevage respectueux de l'environnement, soutenus par des dispositifs tels que les aides de la Politique Agricole Commune (PAC). Ces soutiens encouragent l'investissement dans un élevage extensif qui valorise la biodiversité et répond aux attentes croissantes des consommateurs pour une agriculture durable. Près de 55 % de la viande ovine consommée en France est encore importée, principalement du Royaume-Uni, d'Irlande et de Nouvelle-Zélande. Cependant, les initiatives locales se multiplient pour réduire cette dépendance aux importations. Les boucheries artisanales et les circuits courts attirent une nouvelle clientèle, notamment sensibilisée à l'agneau local et biologique. Ces efforts, soutenus par un investissement constant des porteurs de projets, revalorisent une filière en adéquation avec les attentes actuelles d'une consommation durable et responsable. Désormais, la viande ovine s'impose comme un choix alliant tradition et modernité.

Fromages de brebis et de chèvre : des trésors de la gastronomie française

Les fromages issus de lait de brebis et de chèvre incarnent un riche et varié patrimoine gastronomique. Du Roquefort, qui bénéficie de l'appellation d'origine protégée (AOP), aux picodons et autres spécialités locales, ces produits témoignent d'un savoir-faire artisanal transmis de génération en génération. Ils représentent un pilier central de la gastronomie française et attirent une clientèle en quête d'authenticité et de qualité. Ces fromages répondent également aux besoins des consommateurs végétariens et flexitariens, offrant une alternative riche en protéines et en saveurs. Avec une production inscrite dans des systèmes respectueux de l'environnement, comme le pâturage extensif, ces produits bénéficient souvent d'un cadre réglementaire favorable. Par exemple, leur éligibilité à des labels tels que l'AOP ou le Label Rouge garantit leur origine et leurs conditions de production. Ces distinctions reflètent l'investissement des producteurs dans la qualité et la durabilité, renforçant leur attractivité sur les marchés locaux et internationaux.

Selon le dernier rapport de la Fédération Nationale des Éleveurs de Chèvres (FNEC), en 2023, la production française de fromage de chèvre a augmenté de 3,5 %, marquant l'intérêt croissant des consommateurs pour des produits locaux et durables. Ainsi, les fromages de brebis et de chèvre s'imposent comme un point central dans l’évolution de la consommation alimentaire, en parfaite adéquation avec les attentes des consommateurs modernes. Le positionnement renforcé des fromages de brebis et de chèvre comme des produits phares, conjuguant traditions et innovations, permet de répondre aux attentes des nouvelles générations de consommateurs.

À lire également :  Terre agricole : comment reconnecter grand public et agriculteurs ? 

Investir dans l’élevage ovin : une vision durable

L'investissement dans l'élevage ovin, c'est soutenir une agriculture soucieuse de la gestion durable des paysages. À travers des pratiques telles que le pâturage extensif, les éleveurs contribuent à la régénération des sols, préservent la biodiversité et réduisent l'empreinte écologique de leurs exploitations. Cet investissement dans des pratiques durables renforce également la résilience des exploitations face aux défis climatiques. Ce modèle, qui privilégie une gestion raisonnée des terres, illustre parfaitement l'importance d'un investissement dans des projets agricoles respectueux des équilibres naturels.

Certaines exploitations agricoles, répondant à des normes strictes, sont éligibles à des dispositifs de soutien financier qui renforcent leur rentabilité tout en restant respectueuses des principes environnementaux. Ce soutien constitue une incitation supplémentaire pour les investisseurs intéressés par des projets durables et financièrement attractifs. 

Nicolas, agriculteur témoignant dans l’article, bénéficie de l’accompagnement financier de Hectarea.

Crédit photo: Amaury Cibot


Depuis six ans, Nicolas finalise sa réinstallation en regroupant des parcelles de prés à proximité de sa ferme. Grâce à votre investissement, il dispose désormais de 23,5 hectares supplémentaires pour nourrir en autonomie son cheptel actuel et le futur troupeau. Afin de pérenniser son élevage tout en respectant le bien-être animal, Nicolas vise à atteindre un ratio de 1 hectare pour 8 brebis. Son dossier met en avant une approche réfléchie et durable, qui conjugue les enjeux environnementaux et les besoins nourriciers de son exploitation. L’investissement de Nicolas dans la durabilité de son exploitation reflète sa volonté de s’inscrire dans une démarche respectueuse de l’environnement et du bien-être animal.

Ne manquez pas l’opportunité de découvrir les détails de son projet, ainsi que les chiffres clés, le montant du projet et plus d'informations en vous inscrivant sur la Plateforme. La campagne de financement pointera le bout de son nez d’ici le début du mois de décembre 2024. Un investissement dans ce projet, c’est contribuer à la vitalité de l’agriculture durable en France, tout en soutenant un éleveur qui place l'éthique au cœur de son modèle économique

À propos d'Hectarea

Hectarea est une plateforme d'investissement qui reconnecte les particuliers consommateurs avec les agriculteurs soucieux de bien faire. Côté particulier, il est possible d'investir son épargne à partir de 500€ tout en ayant un impact sur la société et sur l'environnement. Côté agriculteur, vous accédez à la terre pour l'exploiter sous la forme d'un bail agricole, en contrepartie du versement d'un fermage. En savoir plus

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